La Maison d'accueil spécialisée La Source axe son projet sur le bien-être des résidents. Séverine Marot y pratique la réflexologie plantaire, qui désamorce le stress.

L'idée

Le public accueilli à la Maison d'accueil spécialisé La Source, portée par l'Adapei (1) de L'Aigle, regroupe des personnes qui présentent des déficiences motrices, somatiques ou sensorielles et intellectuelles graves. Les quarante résidents ne sont pas autonomes : le personnel soignant (27 infirmières, aides médicopsychologiques et aides-soignants) doit assurer « aide et assistance constantes » (soit un soignant pour trois à quatre personnes accueillies).

Le projet personnalisé de chaque résident est élaboré chaque année en lien avec les familles et l'équipe pluridisciplinaire. « Les prises en charge visent à préserver et améliorer les acquis ainsi que prévenir les régressions », souligne Sébastien Renouard, directeur de la structure depuis quelque mois.

Débloquer ce qui coince

Ainsi, Séverine Marot, dans l'équipe, a acquis une bonne maîtrise de la réflexologie plantaire et l'applique aux résidents. Dans une pièce dédiée, à la fois apaisante et stimulante, les sens sont sollicités par des effets lumineux, des jeux de couleurs, mouvements, musique, sons, couleurs, parfums. Séverine y pratique « un massage des pieds qui active les zones réflexes correspondant aux organes et parties du corps, sous la voûte plantaire ». C'est une approche non conventionnelle qui s'inspire des médecines traditionnelles chinoises.

« J'ai appris la technique dans un centre de formation spécialisé, où j'ai obtenu mon diplôme en 2017 », explique-t-elle. La mise en pratique à la Source a évolué cette dernière année et l'équipe constate que Séverine réussit à « débloquer ce qui coince, par exemple lorsqu'une personne est agitée et crie son mal-être ».

Dans d'autres sites ?

Et cela marche : « Si j'interviens au bon moment, le simple fait d'effleurer la voûte plantaire désamorce le gros stress. » Cela permet d'éviter la prise de médicament ou la contention, ce qui est très appréciable.

Ce jour-là, Claude nous précède dans la salle, motivé pour cette séance supplémentaire. Il se déchausse et s'installe dans la posture qui invite à la détente, puis ferme les yeux. Les bras croisés, il semble savourer l'instant. Séverine parvient à ressentir à quel endroit « ça bloque » ; ses indications sont précieuses à retransmettre en réunion d'équipe, aux autres soignants.

Comme la vie n'est pas tous les jours sereine dans une telle maison d'accueil, la réflexologie trouve des indications très fréquentes et Séverine va bientôt mettre en place des séances de réflexologie faciale, en complément des gestes plantaires.

Il se pourrait même que « d'autres établissements de l'Adapei de l'Orne bénéficient dans un avenir proche de ces compétences qui permettent une approche fine de la personne », conclut le directeur.

(1) Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales.